WUCC 2010 - Prague




Par Mathieu ''BO'' Bordeleau
Conclusion par Antoine ''Coach'' Turgeon
Images, Julien ''Chap''delaine
Vidéo, Pat ''La buche'' Langlois


Voyez le résumé de ONYX aux WUCC en vidéo ici.
Voyez le résumé de ONYX en image, là.



ONYX aux WUCC
2 juillet 2010 : jour -2


Des touristes à Prague
Chap, sur les terrains de pratique nucléaire,
en banlieue de Prague.
Certains joueurs sont déjà en ville depuis quelques jours, d’autres depuis quelques heures. Le programme de la journée est fort simple, un entrainement obligatoire question de se délier les jambes, de lancer quelques disques et de retrouver notre synchronisme. Le terrain qu’on nous a attitré est dans la lointaine banlieue de Prague et une bonne heure de transport et de marche ont été nécessaires pour s’y rendre à temps. Premier pépin : le comité organisateur a ‘’overbooké’’ notre terrain et deux équipes open (Phoenix et Colony) sont déjà en attente pour pratiquer. Après discussion, il est convenu que nous aurons le terrain une heure plus tard qu’initialement prévu et que les deux équipes open joueront un match amical ensemble.


Jaipi frôlant une mort certaine
C’est en voyant le début de la pratique qu’on se rend compte qu’elle était vraiment nécessaire. La plupart des joueurs ne sont pas concentrés et les drills ne roulent vraiment pas. On a encore l’air d’une gang en vacances et non d’une équipe qui compétionnera dans deux jours. Antoine, l'entraîneur, se fâche avec raison et répète pour une énième fois ses attentes. Malgré la chaleur accablante et nos doutes vis-à-vis la potabilité de l’eau locale, le reste de la pratique se déroule beaucoup mieux.

Pour la soirée, rien au programme officiel de l’équipe. Les joueurs se regroupent entre eux. Certains jouent aux touristes, d’autres se rassemblent pour le souper ou pour regarder la Coupe du monde de soccer.





ONYX aux WUCC 
3 juillet 2010 : jour -1


Gab et Petite
 Pour la majorité des joueurs, cette journée ne sert à rien, à part attendre! Après la pratique de la veille, tous ont déjà hâte de se mettre au travail et de faire ce pourquoi nous sommes venus ici, performer et laisser notre marque. En matinée, une dizaine de joueurs accompagnent les capitaines pour l’inscription et la remise de nos sacs d’équipe au Stade Strahov. Avec Chap et Pat au sein de cette délégation, on pouvait bien sur, s’attendre à quelques vidéos et photos ‘’concept’’. La plupart des joueurs ont profité du reste de la journée pour magasiner, remplir le réfrigérateur de leur appartement ou tout simplement se la couler douce. Turge, Dion, Chap et Bo s’étaient portés volontaires au sein des capitaines pour assister à la rencontre des capitaines. Principale raison : s’assurer de bien saisir les nuances dans les règlements de la WFDF.


ONYX à la réunion de la WFDF
 L’activité principale de ce 3 juillet demeurait toutefois la réunion d’équipe à 19h. L’important pour les capitaines était de rappeler les objectifs principaux et secondaires aux joueurs. La gestion des effectifs était également un point chaud car à 26 joueurs en santé, Antoine aurait l’embarras du choix quant à la sélection des 7 joueurs qui iraient sur le terrain. La responsabilité des 19 autres serait de demeurer animés sur les lignes de côté et d’aider leurs coéquipiers. Les objectifs d’équipe devaient passer avant tout le reste. La réunion s’est terminée vers 21h. La majorité des joueurs ont préparé leur sac et leur lunch pour le lendemain et la plupart sont allés au lit avant 22h.


ONYX aux WUCC 
4 juillet 2010 : jour 1

Très tôt le matin, à Prague
Première journée de compétition, le réveil sonne à 5h45. N’étant pas certains du service de transport, nous désirions ne prendre aucune chance et partir plus tôt. Nous jouons sur des terrains satellites éloignés du stade principal. Arrivés au Stade Strahov, c’est la cohue la plus totale car personne dans les bénévoles n’est en mesure de nous informer sur la navette à prendre pour se rendre au terrain. À la suggestion d’une bénévole, nous décidons donc de prendre une navette qui devrait nous déposer à notre terrain. Erreur, l’autobus retournait en ville et il a fallu argumenter avec le chauffeur pour qu’il nous laisse descendre à 15 minutes de marche de notre destination. Disons que c’était un stress non nécessaire en cette première journée, notamment pour le capitaine Éric Dion...

MATCH #1
#6 ONYX (CAN) vs  #27 Duke of Wellington (NWZ)

Premier échauffement matinal du tournoi. Malgré le tonnerre qui gronde au loin, les nuages se sauvent rapidement. Il est 7h et l’humidité se dissipe rapidement avec l’arrivée du soleil. Ce sera une chaude journée! Nous affrontons la quatrième équipe de notre pool, mais on ne peut pas prendre le match à la légère, les préclassements de tournois mondiaux sont une science plus qu’inexacte étant donnée le peu de matchs joués entre les équipes des différents continents.

Notre début de match est correct dans l’ensemble, quelques mauvaises décisions et échappés, mais rien de dramatique, car on a déjà vu pire! L’autre équipe a plusieurs grands joueurs et tente d’exploiter la longue passe avec un succès mitigé. Nous prenons la demie 9 à 4. Nos filles ont un net avantage et avec une bonne couverture de leurs gars par les nôtres, ils doivent s’en servir davantage. Résultat : plusieurs jeux défensifs sur leurs filles. Nous prenons alors notre vitesse de croisière sans jamais être inquiétés et terminons le match avec une victoire de 17 à 9.

Pat qui anime les après-match
Le cercle de l’amitié nous permet d’en apprendre davantage sur leur équipe. Comme nous, ils ont combiné des équipes open et women pour se donner l’opportunité de participer au championnat du monde. Le cercle permet également à Pat de mettre ses talents d’entertainer à l’avant-plan. Dernière poignée de mains et photos d’équipe concluent notre premier match au WUCC.

MATCH #2
#6 ONYX (CAN) vs #22 Heidees (GER)

''Je déteste lorsque les imprévus
ne sont pas planifiés...'' Éric Dion
Pour notre deuxième match, nous devions prendre une navette. Encore une fois, le délire total! Des navettes trop peu nombreuses et trop de joueurs pour les attendre font en sorte que certains joueurs d’ONYX passent près de la manquer. Nos adversaires sont Heidees, la troisième équipe de l’Allemagne. Nous avons appris dans le cercle de l’amitié qu’il s’agissait d’une équipe invitée sur le tard et qui avait du combler plusieurs postes avec des joueurs de remplacement. Connaissant les capacités de ce pays à mettre sur pied de bonnes équipes et n’ayant aucune information sur eux, nous devions quand même, être très prudents.

Heidees comptait avant tout sur deux très bons handlers et sur une cutteure extrêmement rapide. Ils manquaient définitivement de profondeur à plusieurs positions. En prenant soin de limiter l’impact de ces trois joueurs, les revirements sont venus d’eux-mêmes. Leur système défensif était adéquat mais notre ligne offensive parvenait à monter le terrain sans trop de difficultés. L’exécution n’était cependant pas toujours au rendez-vous et les choix de jeu n’étaient pas toujours les meilleurs. Nous avons tout de même pris la demie 9 à 1. Alex a fait quelques gros catchs sur des longues passes en deuxième portion de match pour donner le ton. Une victoire de 17 à 4 pour conclure notre première journée!



ONYX aux WUCC 
5 juillet 2010 : jour 2

La deuxième journée revêtait une importance capitale puisque nous allions terminer nos matchs de première ronde contre Smurfs, l’équipe classée deuxième de notre pool. Même si nous avions un match à jouer contre l’Estonie, le focus de tous était depuis le lever orienté vers ce match capital. Le soleil était encore de la partie et nous étions plus qu’heureux d’avoir un de nos matchs à 8h30 le matin. Première ombre au tableau, Jérôme souffrait d’une gastro et malgré ses efforts, il est retourné aux appartements pour prendre du repos.

MATCH #3
#6 ONYX (CAN) vs #35 Frizmi (EST)

Véro tentant de faire un eyes block
Premier match de la journée contre Frizmi, une équipe de l’Estonie qui était classée dernière de notre pool. Frizmi comptait sur quelques pick-up américains. C’était une équipe grande qui jouait pratiquement exclusivement le long jeu. Après certains succès de leur part, nous avons adapté notre défensive, y allant de certaines zones en plus de notre combinaison Arnaque-Hardest. Nous avons gagné la demie à 9-3. Pour aucune raison apparente, nous avons levé le pied en deuxième demie, notre jeu défensif était lâche et un surplus de confiance nous poussait à mal exécuter nos offensives. Nous avons tout de même gagné le match par un score de 17 à 6, mais plusieurs points se sont éternisés en raison de notre relâchement.

Bonne fête Play !
Frizmi est la seule équipe qui représente l’Estonie et elle regroupe les meilleurs éléments de tout le pays. Le Ultimate y a été implanté il y a cinq ans et leur présence au WUCC est un accomplissement considérable pour eux. Pour souligner l’anniversaire de Playboy, c’est ce dernier qui a reçu le cadeau d’après-match.

MATCH #4
#6 ONYX vs #11 Smurfs (AUS)

Smurfs, une excellente équipe provenant d'Australie
Le premier gros test pour ONYX. Smurfs avait remporté tous ses matchs par des scores pratiquement identiques aux nôtres. On pouvait donc s’attendre à un match serré entre deux équipes de calibre équivalent. Le début de match était la représentation parfaite de ce à quoi on pouvait s’attendre : une intensité décuplée et du jeu beaucoup plus structuré. Les lignes offensives des deux équipes ont fait le travail en début de match marquant chacune à leur tour jusqu’à une égalité de 3 à 3. Par la suite... bien, laissons la parole au bloggeur de Smurfs... : ''ONYX team thrives on energy and classic north american bravado, and they came out much harder and faster than anything we had previously seen this campaign. Immediatly we knew that this was going to be a hard fought game, and the skill level had just notably increased! Big plays from Dutch, Joel, Huy, Cuppers and Bretty, as well as real solid work by all the girls in the midfield (including Sarah’s incredible, play-saving, concussion-giving layout grab), keeping the team alive. We were down 14-10, game to 16, and kept the fight. soon it was 14 all and Joel was crafting the line to get the result we needed – 15-14 down, 15 all, 16-15 to us, game smurf!'' Et oui, nous nous sommes fait voler cette joute après avoir mené 14-9. Notez que Joe Pillar (Smurf) a participé à 9 des 10 derniers points l'équipe australienne.


ONYX dans ses appartements, à Prague
ONYX aux WUCC 
6 juillet 2010 : jour 3


En raison des orages et de la pluie diluvienne qui se sont abattus sur Prague en début d’après-midi, notre seul match de la journée a été reporté au lendemain. Contrairement à plusieurs équipes qui avaient déjà eu le temps de jouer un match en matinée, nous aurions à jouer trois matchs le lendemain. L’attente serait d’autant plus longue et le goût d’autant plus amer avant de pouvoir remettre les pendules à l’heure suite à notre défaite crève-cœur de la veille.


ONYX aux WUCC
7 juillet 2010 : jour 4

Le soleil était de retour parmi nous pour cette quatrième journée. Avec trois matchs à jouer, la gestion des effectifs serait encore plus importante étant donné la fatigue qui commencerait à se faire sentir après les 4 premières parties.

MATCH #5
#6 ONYX vs #18 Gronical Dizziness (NED)

Éric ''Ion'' Dion

Nous sommes arrivés les premiers au terrain pour l’échauffement. Nos adversaires ne semblaient pas pressés outre mesure et après 30 minutes d’échauffement, ils n’étaient pas encore 2 lignes complètes. Ils étaient cependant bien nantis en grandeur et cet aspect représenterait certainement notre principal défi de la partie. Nous avons bien commencé le match malgré quelques erreurs et des points interminables. Nous avions l’avance 4 à 1 et tout indiquait que nous terminerions la partie avant le temps. Notre intensité est alors tombée raide morte et les joueurs de Gronical Dizziness montaient le terrain à leur guise. Notre défensive était exécrable.

Canu, quelques secondes avant de garocher une longue
Avec des matchs écourtés de 30 minutes, ils ont réussis à marquer 4 points consécutifs et à remporter la première demie 5 à 4. On jouait mal, mais personne ne semblait s’en soucier outre mesure se disant probablement que le match nous serait servi sur un plateau d’argent. Le résultat est qu’ils ont pris les devants 7 à 4 et qu’ONYX n’était plus l’ombre d’elle-même. Nous ne ressemblions en rien à une équipe qui aspire aux grands honneurs et un sentiment de négativisme se propagea rapidement au sein des joueurs. Antoine n’eut d’autre choix que d’appeler des powerlines à répétition, surutilisant ainsi certains joueurs. Le score était 9 à 8 en leur faveur quand le soft cap a sonné, le match se jouerait donc à un maximum de 11 points. Après avoir égalisé les chances à 10 points partout, nous devions lancer pour le point universel. Après un superbe jeu défensif de Canu, nous reprenions le disque à 15 verges de leur zone. Après plusieurs mouvements du disque en largeur et peu d’options de continuité offertes par les cutters, Canu appela un temps d’arrêt. C’est finalement un lancer à haut risque attrapé par Audrey qui nous permis de gagner le match 11-10 après une remontée inespérée. Cette victoire acquise dans des circonstances loin d’être idéales aurait dû fouetter notre orgueil pour la suite. Mais elle n’était en fait que le début d’une longue journée qu’on appela par la suite, le mercredi noir.

MATCH #6
#6 ONYX vs #15 Jeremy Codhand (UK)

L'équipe de la Grande Bretagne, Jeremy Codhand
Dans notre pause qui suivi le premier match de la journée, Antoine cru bon de regrouper toute l’équipe pour discuter de ce qui venait de se produire tant dans le match contre Smurfs que dans celui de la matinée. Toute la confiance et l’énergie de l’équipe semblaient s’être volatilisées. Malgré les encouragements répétés de notre entraineur, c’est dans un état de profonde torpeur que nous avons amorcé le deuxième match de la journée.

Non pas que nous jouions vraiment mal, mais la coche de plus que nous étions capables d’aller chercher à l’habitude n’était pas au rendez-vous. On se faisait faire des jeux défensifs comme jamais et il y a fort à parier que la tête de plusieurs étaient perdues dans d’autres pensées. Nous sommes tout de même ressortis gagnants de la demie, avec ce même goût amer qui s’incrustait depuis la fameuse défaite contre Smurfs.

Les QUBS (Qc) supportant ONYX lors des moments
plus difficiles de ce long tournoi
Pour en ajouter, Jeremy Codhand a privilégié des défensives de zone après la demie et ils ont rapidement repris les devants. Notre confiance offensive contre ces stratégies étaient déjà à son plus bas et nous leur avons même offert un calahan! Ils se sont sauvés avec la victoire 10 à 8. Ce qui nous assurait pratiquement de terminer quatrième et dernier de notre pool de qualification.


MATCH #7

Petite lors d'un attrapé sous pression
Le dernier match de la tournée était contre CLX, une équipe typiquement américaine qui comptait sur plusieurs grands joueurs et qui privilégiait un style de jeu très simple : huck and score. Nous avons réussi de belles choses en attaque mais, leurs longues passes obtenaient un haut taux de réussite et défensivement, nous n’étions jamais en position pour créer le revirement. Nous avons essayé plusieurs défensives de zone pour changer le rythme. Avec un vent pratiquement disparu et des handlers de plus de six pieds, c’est rapidement devenu le festival des scoobers et des hammers, et nos zones, bien que créatives, n’ont créé que très peu de revirements. Résultat final 15 à 7 en faveur de CLX.
Joute de poker afin d'oublier les résultats de la journée

C’était ainsi que se terminait enfin le désormais célèbre mercredi noir. Une journée où au lieu de voir le meilleur de chacun d’entre nous, nous en avons vu le pire. Les joueurs étaient négatifs et toutes les belles valeurs collectives que nous avions mises en place depuis le début de la saison laissaient leur place à l’individualisme et l’égocentrisme. Nous terminions donc 4e et dernier de notre powerpool et aurions à affronter l’équipe classée numéro 1 au monde, Axis of C’Ville.

En soirée, alors que quelques joueurs sont allés tenter leur chance à l’activité d’échange de chandails, les capitaines et l’entraineur en ont profité pour se réunir d’urgence et s’entendre sur la stratégie à adopter avec les joueurs pour le lendemain. Alors que plusieurs joueurs avaient d’ores et déjà abandonné le navire en vue du lendemain, les capitaines devaient trouver le moyen de se donner les meilleures chances de l’emporter avec les joueurs qui y croyaient toujours et ainsi créer l’une des plus grandes surprises de l’histoire de ces championnats. Il n'y aura peut-être pas de lendemain.


ONYX aux WUCC
8 juillet 2010 : jour 5


Le jeudi matin, l’ambiance était différente des derniers jours. Au lieu du bruit et des cris habituels, tous les joueurs respectaient un silence de moine. Soit ils n’y croyaient pas du tout et nous allions directement à l’abattoir, soit chacun prenait le meilleur moyen pour se préparer mentalement en vue de son match. Il s’agissait probablement d’un peu des deux.

Le discours d’avant-match d’Antoine mettait l’emphase sur les petites victoires, sur chaque petites batailles individuelles que chacun d’entre nous devrait remporter si nous voulions nous donner la moindre chance de gagner le match.

MATCH #8
#6 ONYX vs #1 Axis Of C'Ville (USA)
La désormais légendaire trompette du carnaval, soufflée par Mel Barclay
Le match en soi a commencé sur les chapeaux de roue pour Axis of C’Ville qui a rapidement obtenu un bris et menait la partie 3 à 1. Ils ne faisaient rien d’incroyable en défensive, une bonne couverture jumelée à des mauvais choix de jeux et le compte était maintenant de 5 à 2. Nos filles ont alors marqué trois buts sans riposte pour niveler la marque à 5 partout. Les équipes se sont échangé les points et Axis a pris la demie 8 à 7. Ce résultat ne pouvait faire autre chose que nous donner confiance : nous pouvions rivaliser avec l’équipe classée première au monde. Au retour, des buts d’Audrey, Jessie et Papi nous ont propulsés en avance 10 à 8. Il est difficile de comprendre réellement ce qui s’est produit par la suite. Nous étions devenus tout simplement invincibles et malgré l’extrême qualité de nos opposants, nous étions devenus les agresseurs. S’ils réussissaient à se démarquer, ce n’était pas sans effort et nous n’étions jamais loin derrière, n’abandonnant sur aucun disque.  Le dernier point fut la preuve de notre acharnement. D’une durée de plus de 15 minutes, il a permis de voir à quel point notre ligne défensive pouvait mettre une pression soutenue et créer des revirements. Après une tentative d’attrapé en plongeant de Berggy au cours de laquelle elle se blessa sérieusement, c’est finalement Kate qui mis fin à cette rencontre historique sur une passe de Canu.

Audrey et Dion sautent pour un disque
Nous avons inscrit 9 des 11 points de la deuxième demie pour remporter la victoire 16 à 10 et créer de l’aveu de plusieurs, la plus grande surprise de l’histoire de ces championnats. À noter que 8 de nos 10 filles ont inscrit au moins un but dans cette partie démontrant encore leur nette supériorité sur la compétition.


MATCH #9

Fiers de notre dernier accomplissement, nous avions rendez-vous avec New Castle Pie Wagon en quart de finale. Cette équipe, 3e d’Australie avait facilement remporté son match précédent face à Upsadaisy, la sympathique équipe autrichienne.

ONYX et Pie Wagon
Une confiance débordante était palpable à l’amorce de ce nouveau match qui nous rapprochait un peu plus de notre rêve de médaille.  New Castle Pie Wagon ne comptait que sur 18 joueurs et la chaleur accablante des derniers jours a semblé les rattraper dès le départ. Ils n’étaient aucunement apte à rivaliser au niveau de l’intensité et nous avons rapidement pris une avance de 4 à 1 grâce à des jeux defensifs clés. On pourrait parler de Jessie qui a complètement éteint leur principale menace féminine Alisa Moore qui en a même pleuré tellement elle se faisait dominer.

Le catch incroyable d'Audrey sur une passe de Bo
Nous avons pris la demie 9 à 6 sans trop de problèmes et avons continué sur notre lancée prenant les devants 12 à 7. L’énergie du désespoir a ensuite semblé animer nos adversaires australiens et ils ont marqué les 3 points suivants rapprochant le score à 12-10. Ils étaient beaucoup plus intenses et leur pression nous a déstabilisé jusqu’à la toute fin. Nous avons échangé les points pour se sauver avec la victoire 15 à 12 grâce à un catch incroyable d’Audrey qui a du même coup remporté le MVP de la rencontre.


Chap lors de l'entrevue à l'émission Salut Bonjour !
C’est donc avec un sentiment bien différent de la veille que nous avons quitté les terrains Varsovice. Alors qu’à peine 24 heures plus tôt, notre monde semblait s’écrouler, un sentiment de grande fierté nous animait tous car c’était la première journée depuis notre arrivée que nous jouions du si beau ultimate. 

Étonnamment, nos victoires et notre progression attira l'attention des médias québécois. Notre entrée dans le top 8 et la possibilité de remporter le titre mondial a ainsi été aborder lors de l'émission Salut Bonjour (TVA) et aux nouvelles à LCN.


ONYX aux WUCC
9 juillet 2010 : jour 6


Après une nuit de sommeil bien méritée la veille, l’objectif de la journée était simple : ne jouer qu’une partie. Nos adversaires étaient Quiet Coyote, équipe américaine que nous n’avions rencontré qu’une fois en 2008 lors de notre premier tournoi. Quiet Coyote avait également eu une semaine en dents de scie perdant quelques matchs au passage. Le chaud soleil était lui aussi au rendez-vous pour cette rencontre toute nord-américaine.

MATCH #10
#6 ONYX vs #12 QUIET COYOTE (USA)

Djémé tentant de réaliser une défensive importante
Le match a bien débuté pour les deux équipes qui réussirent à marquer leurs points à l’offensive malgré la forte pression exercée par les unités défensives de chaque côté. Quiet Coyote utilisait une stratégie de marque push qui nous forçait à tenter des lancers risqués dès que nous étions sur les lignes de côté. Un bris pour chaque équipe nous amena à la demie 7-6 en faveur de Quiet Coyote. La deuxième demie fut à l’image de la première et jusqu’à un score de 11 partout, les lignes offensives des deux côtés n’avaient accordés qu’un seul bris. Suite à un revirement et à un important attrapé de BO à la porte des buts qui mis Papi hors de combat, nous avons réussi à marquer un important bris qui fut suivi d’un deuxième sur le point suivant nous propulsant en avance 13 à 11. Quiet Coyote aréussi à marquer pour demeurer dans le match. Nous devions recevoir le lancer d’engagement pour tenter de marquer le dernier point. Une formation en spread, permis d’isoler Audrey qui se démarqua rapidement mais qui ne reçcu pas la passe. Bo s’était rapidement déplacé pour lui laisser le champ libre et offrit une cut longue qui plu à Dion qui décocha une longue parfaite, hors de la portée du défenseur. Malgré cette longue progression, rien n’était joué et le marqueur joua le tout pour le tout, nuisant à chaque tentative de lancer de Bo qui n’eut d’autre choix que d’unlocker un scoober double Helix pour atteindre Jessie dans la zone des buts et clore ainsi cette fantastique partie 14-12. Vous pouvez relire ce passage provenant d'un blog.

ONYX accédait ainsi à la finale des WUCC pour la première fois de son histoire et de l'histoire du ultimate au Québec.


ONYX aux WUCC
10 juillet 2010 : jour 7

Loulou, émotif, mais souriant après la défaite...

Dès 7h30 nous étions sur les terrains. La foule fatiguée de la soirée festive de la veille gagnait tranquillement les places disponibles dans le stade. Nous devions affronter, en finale des WUCC, 
Chad Larson Experience. Notre objectif était déjà atteint, une médaille. Est-ce que ONYX est en mesure d'aller chercher l'or ? Est-ce que nos joueurs sont mentalement prêts à jouer devant si grande foule ? 




Nos fans, présentes et dévouées 

Un terrain trop mouillé et des revirements causés par le stress et la pression ont rapidement donné les armes à CLX pour nous dominer, et ce, jusqu'à la fin. Malgré les speachs de Turge et de belles performances individuelles, notamment du capitaine Éric Dion, l'équipe n'a jamais cru en la victoire, ni même en la remontée. Nous nous sommes jamais présentés au Stade 
VRSOVICE...






Le mot de l'entraîneur - Antoine Turgeon



Audrey et son attrapée légendaire


Comment oublier une telle expérience
 ? Comment ne pas se souvenir de l’excitation avant le grand départ, de la fébrilité à l’aube du premier match contre la Nouvelle-Zélande, de la désolation unanime au terme d’un match épique perdu aux mains des impressionnants Smurfs d’Australie, du sentiment d’invincibilité suite à notre victoire face aux numéros un mondiaux, et finalement, de cette fierté toujours plus grandissante ressentie jour après jour pour toutes les joueuses et tous les joueurs que j’ai eu l’unique chance de guider pendant ces championnats du monde.





Les filles d'ONYX ont fortement contribué aux succès de l'équipe

D’un premier coup d’œil, cette aventure semblait magique. Mais comme tout grand récit, elle eut son lot de malchance et d’insatisfaction. À bien y repenser, je dois même avouer qu’à la vieille des matchs décisifs, à la suite d’une journée désastreuse pendant laquelle nous avions subi deux revers, presque trois, je ne croyais plus en nos chances, notre cohésion semblait chose du passé, nos efforts anéantis. La fatigue et la frustration étaient venues à bout de nous tous, il nous restait plus rien à perdre; un mal pour un bien dirait-on maintenant. Le lendemain, une fougue démesurée et un désir de vaincre s’emparèrent, comme par magie, de tous les membres de l’équipe. Les deux jours qui allaient suivre demeurent pour moi une sorte de rêve où se mêlèrent les exploits des uns et le surpassement des autres. À mon réveil, nous y étions, en grande finale. J’éprouve un seul regret, partagé, j’en suis sûr, par tous les joueurs : ne pas avoir été en mesure de trouver la motivation qu’il fallait pour aller jusqu’au bout. Plusieurs d’entre nous peuvent aujourd’hui se rendre coupables d’avoir prématurément succombé au sentiment du devoir accompli. Il nous reste plus qu’à en tirer une leçon pour la prochaine fois, si elle se présente à nouveau. 




Le trophée des WUCC dans le mixte
 est désormais à Québec



ONYX
est arrivée à Prague encore en apprentissage et elle en est revenue adulte, grandie tantôt par ses exploits, tantôt par ses contre-performances. Une chose ne pourra jamais changer : désormais, tous les joueuses et joueurs d’ONYX sont pour toujours liés avec moi et entre eux par tout ce que nous avons vécu et partagé, là-bas, ensemble.





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Une médaille d'argent pour ONYX
Revoyez la finale complète en cliquant ici.
Revivez le catch de Audrey en quart de finale.
Soyez des premières loges du greatest de Gérin, Papi et Dion.
Les photos de chap, là.
Lisez nos mots de remerciements envers nos supporteurs, là. 
Revivez le parcours de l'équipe à travers ce vidéo :


ONYX - WUCC 2010 :


Vivez une finale, à vol d'oiseau :